01.09.07 : "Fabiola Toupin lance son premier album&quot

Le samedi 01 septembre 2007


Fabiola Toupin lance son premier album


Linda Corbo
Le Nouvelliste
Trois-Rivières


Mardi matin, elle a trente minutes de retard. La chanteuse trifluvienne Fabiola Toupin roule dans le café «Le Torréfacteur» chaussée de ses pratiques patins pour atterrir à la table au son d’une rafale de «Désolée!».

Mais cinq minutes plus tard, une gorgée de café bien assimilée, elle est complètement ailleurs, imprégnée des profondeurs qui donnent à son discours un élan qu’on n’osera plus interrompre. Le besoin n’y est pas de toute manière.

Les mots déferlent sur un sujet chéri, quoique vertigineux, son tout premier album.
Il s’appelle Je reviens d’ici et sera lancé jeudi soir à la Maison de la culture; le 19 septembre à Montréal dans le cadre du Festival international de littérature; puis à Paris, les 8 et 10 octobre à l’Entrepôt.

Et lorsqu’elle le décrit, Fabiola Toupin en est quitte pour un plaidoyer quasi amoureux à l’égard de la matière qu’elle a choisie pour épouser ses toutes premières mélodies, la poésie. «C’est une partie de moi que je ne peux pas renier.»

Son trac vient du fait qu’elle a opté pour un univers qui s’éloigne des sentiers battus. «Il y a eu beaucoup de monde sur ma route pour me dire que ça allait être dur, la poésie. On me dit que je ne prends pas le chemin le plus facile. Je ne fais pas de la pop, mais ce n’est pas parce que ce n’est pas facile que c’est difficile», plaide-t-elle.

Armée d’arguments massues et d’une pléiade d’émotions qui ne mentent pas, elle est toutefois fin prête à le défendre bec et ongles. Entre les mots, on comprend son désir qu’il soit aimé.

«C’est un produit tellement original en soi... Ce qu’il me dit cet album-là, c’est qu’il n’y avait que moi pour faire le lien entre toutes ces pièces. J’ai toujours eu une crainte du rejet, de ne pas faire partie de la game. C’est quoi mon style, ma niche? Je commence à abdiquer sur cette question-là. Je n’ai pas de niche parce que je ne suis pas bien entre deux murs. Pour moi, la liberté n’est pas réfléchie, elle est viscérale. Il y a de quoi qui veut exister en dehors d’une tendance, ou d’une bénédiction du milieu.»

«Mon vrai talent, ce n’est pas la belle voix, c’est ma capacité de croire complètement en ce que je chante, de lui donner vie, c’est la capacité de laisser monter l’émotion pour lui donner un sens. C’est ça, être une messagère pour moi.»

La messagère

C’est ce rôle de messagère qui lui a inspiré la toute dernière pièce de ce premier album, qu’elle a signée elle-même sous le titre «Entre vous et moi». «La chanson pour moi, c’est une communication, c’est le texte qui mène.»

Dans cet album, elle a surtout donné la parole aux poètes d’ici, les Manu Trudel, Guy Marchamps, Serge Mongrain, Réjean Bonenfant, Madeleine Saint-Pierre, feu Jean Lafrenière (fondateur du Zénob), Yves Boisvert et Jean-Paul Daoust, pour ne nommer qu’eux.

Chez tous ces paroliers, elle a recherché les vérités qui, sur une scène, transcendent les barrières pour viser le coeur. Et pour ce faire, elle prône l’abandon de part et d’autre.

«Jamais je ne me présenterai sur scène en n’ayant pas le goût d’y être pendant que dans la salle, des gens me font confiance.»

Sur scène, Fabiola voit ceux qui sont touchés. «Même en famille, on les recherche ces moments-là, les moments vrais, de grande sensibilité. Je vais toujours m’obliger à une grande vulnérabilité. Je n’ai pas le droit de porter un masque quand je demande aux gens de s’abandonner. C’est ça la magie. On est tous pareils. On est tous fragiles. L’orgueil nous fait tous mal la même place. On a tous le goût d’un monde meilleur, d’être parfait. Pour moi, cet album, c’est l’ultime vulnérabilité. Avec un produit comme le mien, on dirait que je m’en vais au front. C’est de la poésie, et de la folie en même temps...»

Ceci dit aujourd’hui qu’il est là, cet album lui paraît moins lourd. «Il n’est plus en moi, mais à côté de moi, comme un compagnon à qui je peux donner la main. Et maintenant qu’il est là et qu’il ne me tiraille plus, je pense déjà au deuxième!»

http://www.cyberpresse.ca/article/20070901/CPNOUVELLISTE/70831118/6896/CPNOUVELLISTE

Merci pour l'article il est super touchant je trouve

Où sont les chanteurs francophones "de France" qui savent donner ce genre de réponses ?... Cet article est magnifique ! "L’orgueil nous fait tous mal à la même place. On a tous le goût d’un monde meilleur, d’être parfait. Pour moi, cet album, c’est l’ultime vulnérabilité ... C’est de la poésie, et de la folie en même temps..." Je suis impressionné : ces simples réponses à une interview ont la qualité d'un beau poème !

PS : j'aime un peu moins cette photo qui illustre l'article, et que l'on voit beaucoup en ce moment ... mais c'est très secondaire, et n'engage que moi !

Petite (enfin pas si petite !) présentation sur le site de la maison de la poésie de Namur :

Le vendredi 5 octobre 2007, FABIOLA viendra donc officiellement lancer son nouvel album à la Maison de la Poésie de NAMUR, lieu qu’elle affectionne tout particulièrement et dans lequel elle revient pour la 3ème fois. Elle y présentera un spectacle spécial, entièrement composé des 13 chansons poétiques de l’album et de quelques autres surprises empreintes de poésie québécoise.

JE REVIENS D'ICI

Vous revenez d’Espagne, vous revenez d’Asie, de bien plus loin que vous, moi, JE REVIENS D’ICI

Madeleine Saint-Pierre, « Revenance ».

Avant même d’avoir entendu une seule note, ce titre nous propose déjà un voyage, celui qui nous plonge à l’intérieur de soi, là où nous sommes tous semblables, fragiles et avides de liberté. C’est l’appel de la poésie qui nous prend, dans toute sa simplicité et sa singularité, et quand la musique brode autour de ces mots choisis un chemin qui relie le cœur et la raison, nous sommes en présence du premier album de Fabiola Toupin « JE REVIENS D’ICI ».

Fabiola possède la force et le don de ces grandes interprètes, de celles qui transcendent le texte et donnent vie aux chansons. Elle les habite d’une façon d’autant plus entière et passionnée qu’elle les a vu naître, elle les a choisies, elle s’est reconnue à travers elles.

Ayant grandi à Trois-Rivières, « Capitale de la Poésie », Fabiola n’a cessé d’année en année de rencontrer les poètes, de s’imprégner de leur art et de s’en inspirer pour nourrir son répertoire. C’est avec son complice Manu Trudel, qui a composé 11 des 13 musiques de l’album, qu’elle a évolué dans cette démarche artistique. Sur cet opus on retrouve des poèmes de :

Serge Mongrain, Madeleine Saint-Pierre, Yves Boisvert, Jean-Paul Daoust, José Aquelin, Guy Marchamps, Réjean Bonenfant, Jean Lafrenière et Luis Felipe Sarmento.

Fabiola est avant tout une artiste de scène qui a su toucher le cœur des Québécois depuis 1995 et celui des Européens depuis 2003. Elle a multiplié les concerts, spectacles et festivals des deux côtés de l’Atlantique, ce qui lui a permis d’aller à la rencontre de milliers de spectateurs, qui, tous, attendent de la revoir avec impatience dès qu’ils en font la découverte. La naissance de ce premier album, très attendu par ceux qui connaissent et aiment cette artiste, marque donc un point important dans sa carrière. Tous ce temps consacré à apprendre et à vivre de la chanson lui donne raison aujourd’hui, car à travers le choix des textes et des musiciens qui l’entourent, on ressent la maturité et l’expérience de cette jeune chanteuse de 32 ans.

Au gré des 13 chansons de l’album, c’est une véritable excursion sonore et mélodique qui nous est proposée.

On passe du son latin de REVENANCE, à celui plus manouchede SORORITÉ, les couleurs celtiques de LA VOILE nous emmènent vers le tango de l’ÉTRANGÈRE… L’humour et la folie de A nous préparent à une certaine fatalité exprimée DANS CE MONDE et plus tard c’est la passion du DIABLE qui nous donne le goût de tout recommencer. La présence du lieu nommé avec TROIS-RIVIÈRES DE DIAMANTS nous projette dans le regard de la messagère qui écrit ENTRE VOUS ET MOI. L’amour hurle avec STEPPEN WOLF et devient mystérieux avec NUIT TROISIÈME. La mort se révèle à travers LA FORGE et la vie fait un tour de plus avec CYCLOROMANTIQUE.

Voilà un univers riche et authentique que Fabiola sait porter avec talent, conviction et sensibilité.

Habitée d’un sentiment d’appartenance très marqué pour sa région, Fabiola a su s’entourer de nombreux trifluviens dans tout le processus de création. C’est d’ailleurs à Réjean Bouchard (Richard Séguin, Chloé Sainte-Marie) et Pierre Verville (Robert Charlebois, Anthony Kavanagh) que la réalisation a été confiée, deux musiciens dont la réputation n’est plus à faire et qui ont mis tout leur génie au service de ces chansons. Dominic Laroche (Steeve Hill, Laurence Jalbert) et David Robert (UN, Hommage à Harmonium) ont assuré la section rythmique avec goût, nuance et originalité. Enregistré au studio Newtons, situé à Trois-Rivières dans le secteur St Louis de France, et mixé au Maroc, ce produit est à l’image de l’artiste qui le défend : un pied sur chaque continent, contemporain et audacieux. Deux Bretons ont aussi embarqué dans cette aventure musicale : Jacky Molard au violon ainsi que Dominique Lebozec à la clarinette. L’accordéoniste québécois Didier Dumoutier, ainsi que l’ensemble vocal Trois-Quatre ont bonifié certains arrangements pour notre plus grand plaisir.

Dans un monde où l’apparence et l’individualisme règnent, où l’on prend et où l’on jette, voici une artiste qui marque et laisse sa trace, avec au cœur des valeurs de partage et de respect, et en bouche des vagues de mots frissons et une voix faite pour transporter l’émotion.

En livrant cet album, Fabiola adresse ces mots simples et sincères à son public sans cesse grandissant : « sans autre apparat que tous ces mots que j’aime, tous ces poèmes de ceux qui guérissent ma peine, je ne suis plus la même depuis nos jeux… »
(Fabiola Toupin, « Entre vous et moi »).

D’ici à ce qu’elle vienne vers vous, Fabiola vous offre JE REVIENS D’ICI.

source : http://www.maisondelapoesie.be/agenda/evenement.php?id=366&print=1