Le Nouvelliste 30 juin 2008

Un article du Nouvelliste, avec deux belles photos (enfin à mon goût !)

Fabiola Toupin
Marie-Josée Montminy ; Le Nouvelliste ; Trois-Rivières

L'expression «ambassadrice de Trois-Rivières» a souvent été associée à Fabiola Toupin pour qualifier son attachement à sa ville. L'interprète dont le rayonnement a franchi les limites du continent est aussi reconnue pour l'intensité de ses interprétations.

Portrait d'une artiste non seulement ambassadrice de Trois-Rivières, mais aussi prophète de la chanson dans toute sa noblesse.

La chanteuse est née en 1975 à Québec, mais sa famille est revenue s'installer dans le secteur Cap-de-la-Madeleine après la prise de pouvoir du Parti Québécois aux élections de 1976. Le père de Fabiola, Normand Toupin, venait de perdre le siège de député de Champlain qu'il occupait depuis 1970. «Si je pouvais retourner dans le temps, j'aimerais aller voir discourir mon père à l'Assemblée nationale. On me dit souvent qu'il était un bon orateur. Je sens que j'ai eu un legs de ce qu'il a vécu. J'aime aussi parler en public, j'aime communiquer», raconte la benjamine de trois enfants dont la mère, Jeanne-d'Arc Trudel, est artiste en arts visuels.

Mais on comprend que Fabiola Toupin n'a pas toujours été aussi à l'aise avec le micro, quand elle raconte sa première expérience de chant en public. «J'avais 13, 14 ans, et c'était à l'église Sainte-Bernadette. Il manquait quelqu'un pour chanter la messe de 10h», précise celle qui n'a pu contrôler ses tremblements en chantant sa première messe toute seule.

N'empêche, elle a continué. «Je rentrais dans cet esprit de prière. Des femmes pleuraient en venant me dire après la messe que je les avais touchées. C'est là que j'ai découvert cette capacité de toucher, d'émouvoir les gens en chantant. Pour provoquer cet effet, il fallait que je sois tellement "dedans", que je frissonne moi-même en chantant».

La révélation de la scène

Fabiola Toupin a toujours voulu être chanteuse. «Mais j'ai aussi voulu devenir biologiste. J'ai toujours aimé les sciences», raconte la chanteuse qui a eu le coup de foudre pour la scène en incarnant Fantine dans la comédie musicale Les Misérables au secondaire. «Ça m'a marquée. Aux répétitions, quand je suis arrivée sur la scène de la salle Thompson et que j'ai vu la salle vide, pour moi, ça a été un grand flash. La salle est tellement belle, j'avais l'impression d'être dans un château et d'être une princesse».

Malgré son attrait pour la musique, la finissante au Collège Marie-de-l'Incarnation s'est inscrite en sciences pures, et c'est via le concours Cégep en spectacle que sa passion a repris le dessus. «Ça m'a donné confiance. J'ai abandonné les sciences pures et je me suis inscrite au département de musique... où je suis restée trois mois.»

Un parcours parsemé de rencontres déterminantes

Fabiola Toupin a tenu le premier rôle dans l’opéra folk «Un éternel hiver», conçu par Lynda Lemay. Celle-ci était présente au lancement du disque de la chanteuse trifluvienne en septembre 2007.

À partir de ce moment, une suite de rencontres a tracé le parcours de Fabiola Toupin. Il y eut d'abord Steve Normandin, qui lui a fait découvrir le répertoire de la chanson française. Impliquée au socio-culturel du Cégep, Fabiola a participé à un spectacle hommage à Édith Piaf et Jacques Brel. Dans l'assistance, Stéphane Boileau, qui a remarqué le talent de la chanteuse, a commencé à l'intégrer à ses projets.

Le spectacle Brel danse avec Piaf a été présenté au Zénob et à l'Université du Québec à Trois-Rivières. C'est lors d'une répétition pour ce spectacle que Manu Trudel, étudiant à l'UQTR, a vu Fabiola. «Il connaissait toutes les paroles de Vesoul!» s'est impressionnée la chanteuse, qui a voulu connaître davantage celui qui allait devenir son complice musical. L'auteur-compositeur-interprète a charmé la chanteuse avec ses compositions: «Au début, j'étais choriste pour lui, puis on a adapté certaines de ses chansons pour que je les chante, et il a commencé à en écrire pour moi!». Le duo s'est produit en de multiples occasions, dans autant de contextes, en de nombreux endroits dont en France.

Parallèlement, Fabiola Toupin avait fait la rencontre du percussionniste
Christian Laflamme, qui lui a permis de développer son intérêt pour le rythme et le «world beat». L'artiste a gravité autour des projets de Christian Laflamme dont les Tapageurs, les Gorilles aux mains rouges et Les têtes brûlées. Elle a aussi cocréé les Be-Beats avec lui.

Ses passages à l'émission «Le plaisir croît avec l'usage», où Claude Léveillée et Paul Buissonneau l'avaient invitée, ont aussi été déterminants. C'est lors de son second passage que la chanteuse Lynda Lemay a découvert Fabiola Toupin et lui a plus tard confié le premier rôle dans son opéra-folk Un éternel hiver.

Collaborations avec l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières, tournée avec l'Orchestre national des pays de la Loire, spectacles en France, en Espagne, en Belgique, en Suisse, en Pologne, en République tchèque et en Lettonie, sortie d'un premier album, Je reviens d'ici, en septembre 2007: la feuille de route de Fabiola Toupin ne cesse de s'allonger.

Aller à Montréal pour favoriser ses chances de devenir plus connue au Québec ? Pas question pour Fabiola Toupin.

«Il n'y en a pas, de Manu Trudel ou de Christian Laflamme à Montréal. Je n'ai pas besoin d'aller ailleurs. Je ne veux pas me noyer dans la masse et passer par où tout le monde a passé. Je n'ai jamais été frustrée dans la pratique de mon art. Les créateurs d'ici m'ont toujours donné des défis stimulants.»

«Ici, on a une belle qualité de vie. Entre Québec et Montréal, on a le meilleur des deux mondes. Et je suis proche de ma famille. Il faut que je me sente bien pour bien chanter», ajoute-t-elle.

Source : http://www.cyberpresse.ca/article/20080630/CPNOUVELLISTE/806300799/5253/CPARTS

Merci Yvan pour ce superbe article, c'est très intéressant de voir comment la carrière de Fabiola a commencé et puis de vois sa perception des choses.

ah oui alors!!! superbe article!!!!

merci Yvan!!!!

elo